Culturisme
"Le culturisme mène à tout à condition d'en sortir".
Arnold Schwarzenegger
Le culturisme fut pour moi non seulement une discipline physique, ce qui semble couler de source, mais également et là c’est moins évident, en premier lieu une discipline spirituelle, une ascèse.
10/15 ans avec mes parents puis mes copains je fréquente les 3 salles de cinéma de ma banlieue.
Je suis fasciné par les péplums alors en vogue avec tous leurs Héros, Hercule, Maciste et autres demi-dieux à la force prodigieuse d’origine divine mise au service des faibles et des opprimés.
Ce type de films me mettaient quasiment en transe, ce furent des "objets symboliques" canalisant mes premiers émois spirituels.
La mythologie fût donc, sans le savoir, mon premier contact avec « le monde du culturisme », il en restera une sensation mystique lors des "rituels" d'entrainement.
La façon dont le culturisme entre dans ma vie et la bouleverse est "magique." J'ai 15 ans et suis dans mon lycée me rendant, comme souvent après les cours, en classe d'étude. Je ne le sais pas encore mais « quelque chose » d’improbable va apporter réponse au problème existentiel de l’adolescent que je suis. Je prends place dans la salle choisissant un pupitre situé au fond, choix guidé par mon caractère introverti et timide. J’ai le temps de jeter un regard circulaire constatant que les casiers des autres pupitres sont vides. Par réflexe, alors que je prends place, je passe la main dans celui du mien. Là, incroyable, j’en retire une revue et pas n’importe laquelle, il s’agit d’un exemplaire de « Science Culturisme » de Lucien Demeilles. A l’intérieur se trouve, parmi des photos et des articles, une planche d’exercices pour chaque groupes musculaires. C’est parti, je commence l’entraînement qui va, par la concentration et la discipline imposée, me transformer physiquement et psychologiquement. Pour cela je transforme le sous-sol du pavillon de mes parents en salle de gym. Comme ces derniers pensent que c’est encore une de mes lubies passagères j’utilise en tant que poids des bidons offerts alors en cadeau dans les stations services. Je les rempli plus ou moins d’eau afin de varier leurs poids. Résultat 40 années de pratique régulière et des tas de répercutions dans ma vie parfois en des domaines semblant n’avoir aucun rapport avec « la fonte. » Pour la petite histoire Lucien Demeilles, dit « Lulu » deviendra bien plus tard un ami, une figure du père.
Je peut également considérer que cette pratique fut une planche de salue sur un plan psychologique qui, en canalisant mes énergies, m'empêcha de sombrer dans la violence, la consommation de certaines substances, la délinquance et peut-être même la folie.
2 clichés pris au NG (New Gym) dans les années 80
Déjà à cette époque apparaissent clairement et sont réunies les trois composantes qui me sont chères : "physique", "psychologique" et "spirituelle".
- Le corps
- L'esprit
- L'âme
Afin d'illustrer mes propos voici un petit texte datant de cette époque révolue.
Il montre ce qu'était la philosophie de cette "pratique holistique" lors de mes débuts suivant l'adage : "Une âme saine dans un corps sain"
Aujourd'hui, tout cela semble oublié au seul profit de la compétition à outrance, du toujours plus et des "produits". Même la notion "d'esthétisme" semble reléguée aux oubliettes.
BUTS DU CULTURISME
Ils sont de donner à chaque être humain un idéal personnel
assez puissant pour mobiliser ses énergies dans un but évolutif et de
s’éloigner des passions politiques et des idéologies exclusives qui développent
à travers le monde le sectarisme et les psychoses de la haine. D’adapter le
progrès scientifique aux besoins de l’individu et augmenter son standard de vie
par l’utilisation cohérente des découvertes de la technique. De favoriser et
diriger l’évolution des individus pour faire naître en eux le désir d’un monde
nouveau universellement organisé. De créer une volonté universelle de progrès
et de paix pour permettre au culturisme de se développer dans un climat
favorable. De faire comprendre aux hommes la nécessité de s’élever au-dessus de
l’idiosyncrasie de la société actuelle qui transforme l’homme en robot par la
spécialisation, le machinisme, la standardisation de la vie courante, pour
réveiller en eux l’esprit de recherche, d’objectivité, en un mot pour faire
d’eux des Hommes dans le réel sens du mot et non des êtres vivant à la merci de
la mécanique et de l’abrutissement progressif qu’apporte le progrès
scientifique.
(Je n'ai pas le nom de l'auteur de ce texte, si par hasard celui-ci se reconnais, qu'il me contacte et je l'y ajouterais avec plaisir.)
Comment ne pas prendre conscience que ce qui ne se voit pas agit concrètement sur ce qui se voit ?
La pratique du culturisme me permis également de fréquenter d'autres mondes dont celui du spectacle en de nombreuses reprises.
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