Sciences et Certitudes
Des scientifiques américains ont démontré l'existence de cellules ovariennes capables de produire des ovules ou ovocytes chez la femme.
Depuis des dizaines d'années, on pensait que la femme n'avait qu'une réserve d'ovules fixe et non renouvelée.
C'est un dogme généralement admis depuis de nombreuses années qui s'effondre, huit ans après avoir déjà été ébranlé.
En effet, des chercheurs américains du Massachusetts General Hospital viennent
de démontrer l'existence de cellules souches ovariennes capables de produire des
ovules chez la femme. Or, depuis des décennies, les scientifiques considéraient que les petites filles naissaient avec une réserve fixe d'ovules et qu'aucun renouvellement, ni production n'intervenait au cours de leur vie. Ainsi, avec l'âge, cette fameuse réserve s'amenuisait pour finir totalement épuisée au moment de la ménopause.
Une théorie que la découverte publiée dans la revue Nature medicine remet donc sérieusement en question. Mais ce n'est pas la première fois que des doutes sont émis. En 2004, les chercheurs du Massachusetts General Hospital avaient déjà avancé que les souris femelles conservaient la capacité de produire des ovocytes au cours de leur vie adulte. Mais les travaux avaient suscité un grand scepticisme de la part des scientifiques qui arguaient que ceux-ci avaient été conduits chez la souris et que les recherches pouvaient comporter certaines failles.
C'était sans compter la détermination de Jonathan Tilly et son équipe qui viennent de confirmer leur thèse controversée et sont même allés au delà. Pour cela, ils ont mis au point un nouveau protocole très précis qui a consisté à isoler des cellules souches germinales humaines dans des ovaires humains. Une fois isolées, celles-ci ont été marquées avec une protéine fluorescente verte puis injectées dans du tissu ovarien humain biopsié. Ensuite, ce tissu a été greffé sous la peau de souris.
Un espoir dans le traitement de l'infertilité
En deux semaines, les chercheurs ont alors constaté un bourgeonnement d'ovocytes dont certains étaient marqués par la fluorescence verte. Un signe qui indique que les cellules découlaient bien des cellules souches injectées dans le tissu ovarien. Les autres qui ne portaient pas cette marque, suggèrent qu'il étaient déjà présents dans le tissu avant la greffe. "Le premier objectif de cette étude était de prouver que des cellules souches productrices d'ovocytes existent bien dans les ovaires des femmes durant leur vie reproductrice, ce que nous pensons avoir démontré très clairement", a commenté Jonathan Tilly cité par l'AFP.
Pour l'heure, des travaux restent nécessaires pour évaluer la viabilité de ces ovocytes comparés à ceux produits avant la naissance et pour comprendre les
mécanismes de ce développement. Toutefois, la découverte ouvre d'ores et déjà de
nouvelles perspectives capitales. Alors que de très nombreuses femmes voient
leurs capacités de reproduction réduites, notamment à cause de maladie, ces résultats représentent un véritable espoir.
"Cette découverte ouvre la voie au développement de technologies totalement nouvelles pour combattre l'infertilité chez les femmes et peut-être même retarder la survenue de l'insuffisance ovarienne", a estimé Jonathan Tilly.
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