D'une anesthésie à un songe
Pourquoi aujourd'hui le chamanisme ?
Comment savoir ? Je sais juste que le mot "curare" (une des substances utilisée pour mon anesthésie), comme le mot "magique" des contes de mon enfance, semble m'y avoir propulsé, il a été le "lien". Peu à peu cette pratique ancestrale a envahi ma vie est devenue "consciente". Mais j'ai aussi compris que "c'était là" en moi depuis fort longtemps. Pour exemple un rêve de ma petite enfance :
Je suis à Espédaillac, plus exactement à Sullé, le crépuscule s'installe. Assis sur le mur en pierres sèches qui clôture la cour de la maison familiale, je regarde le ciel. Une angoisse diffuse s'insinue progressivement en mon âme. Il fait nuit désormais, la lune blafarde éclaire les objets qui prennent alors une autre signification. Des nuages passent lentement devant l'astre nocturne, créant une atmosphère inquiétante. Je regarde en direction du chemin qui s'enfonce dans une obscurité absolue, celui qui mène au bois. Scrutant cette dernière, je ne vois rien et pourtant pressens le pire. Je relève la tête et m'aperçois que les nuages dessinent des formes. Apparaît dans les cieux celles de trois loups dont un petit, ils s'animent semblant prendre vie. Le cœur battant la chamade, mon regard se porte à nouveau sur l'endroit où se trouve le chemin mangé par cette densité noire. Rien. Je ne peux détacher mon regard, je ne peux bouger, curieuse sensation, mélange de souhait et de terreur. Soudain deux flammes apparaissent, deux yeux de braises qui me fixent, m'hypnotisent, il est là, il vient pour moi. Je suis comme paralysé ne pouvant fuir, mais en ai-je réellement envie ? Au comble de la terreur une énorme bouffée de chaleur m'envahit, j'ai la chair de poule. Il s'est approché, je le vois nettement désormais. Il est tout près, pousse des grognements sourds, ses babines retroussées découvrent des crocs monstrueux, je peux sentir son souffle. Je voudrais pouvoir fuir mais suis irrésistiblement attiré vers lui, pire je souhaite qu'il me morde. J'anticipe même l'instant où les crocs pénétreront ma chair. J'avance une de mes mains au contact de ses redoutables mâchoires, elles se projettent brusquement en avant et me happent. La douleur jaillit, incroyable et intense, elle provoque en moi un flot d'hormones où dominent des sentiments de colère et d'agressivité. Ma gorge ressérée commence à son tour à émettre des sons, les mêmes grognements que les siens, ils se mélangent et se confondent. Retroussant les lèvres, je le mords fortement à mon tour au niveau du cou, me sens devenir comme lui, ou plutôt intègre ce qu'il est. Je suis lui, il est moi, j'ai désormais la férocité et la force du loup.
Ce rêve de ma petite enfance fait partie d'une longue série de ce que j'ai longtemps considéré comme des "cauchemars" concernant tous ce thème du "loup". Deux d'entre eux (dont celui-ci) resteront gravés dans ma mémoire avec moult détails. Il faut dire que j'avais trouvé le moyen d'éviter de m'y confronter nuit après nuit en prenant conscience de ma situation de rêveur. Je stoppais ainsi l'action au moment voulu, celui où le loup venait à moi, où j'avais concrètement la "chaire de poule", en provoquant un réveille. Je jouais même avec cet état, le frôlant au plus près.
Il y a certes de nombreuses façons d'analyser cette série de songes et j'en ai eu les possibilités au cour de mon parcours thérapeutique. Mais récemment mes séances de respiration holotropique et de chamanisme ont mis à jour une autre piste restée jusqu'à lors soigneusement occultée : la "présence" du chamanisme depuis mon plus jeune âge sans que cette dernière soit conscientisée, mentalisée.
Quelle est donc cette partie de moi qui me faisait peur, que je tentais d'approcher, d'apprivoiser, de réintégrer si jeune ? Qui est ce loup ? D'autres signes sont venus alimenter ma réflexion en ce domaine depuis mon "anesthésie/initiation".
A la lumière du chemin parcouru, j'ai obtenu des réponses sinon "la" réponse.
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