expression de vie

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Ce que certains "en pensent et en disent"

Médecines complémentaires et cancers.

 

Il est impossible de ne pas aborder la problématique des médecines complémentaires et alternatives dans le traitement du cancer. 
Tous les médecins qui participent à la prise en charge des patients ne peuvent plus faire l'impasse sur l'importance de ces traitements pour des milliers de personnes atteintes par la maladie. 
Le rôle du corps médical n'est pas de s'opposer systématiquement à ce type de thérapeutique, mais de donner des conseils afin d' aider les malades et leur éviter de sérieuses déconvenues qui pourraient avoir des conséquences dramatiques. 
De nombreuses études ont été effectuées sur l'utilisation des médecines complémentaires dans le traitement du cancer. Le pourcentage de patients qui y ont recours semble être très important, variant de 30% à 60% voir 70% des malades. 
Les Etats unis accordent une place importante à ces traitements dans le cancer et de nombreuses facultés enseignent ces traitements: 15% des hôpitaux américains proposent des soins de ce type dans le traitement du cancer et de nombreuses recherches sont effectuées pour valider ces traitements complémentaires.

Différences entre médecine complémentaire et médecine alternative

 

Les médecines complémentaires

 

  • Les médecines complémentaires, comme par exemple les massages, la relaxation, la musicothérapie, le yoga, le tai chi, l'homéopathie, l'acupuncture, par exemple, sont des traitements qui peuvent aider les patients à mieux supporter les traitements qui présentent assez souvent des effets secondaires.
  • Ces traitements participent à une meilleure prise en charge, à aider les patients à vivre avec cette pathologie, à se détendre, à communiquer, à bouger et à ne pas rester isoler, reclus, concentré en permanence sur sa maladie.
  • Ces médecines sont complémentaires aux traitements « standards », « classiques » conseillés par des équipes pluridisciplinaires et qui ont fait la preuve d'une certaine efficacité.
  • Ces traitements complémentaires ne doivent pas mettre en danger la vie des malades, mais au contraire les aider à mieux vivre avec le cancer.

 

Les médecines alternatives

  • Les traitements alternatifs, sont souvent prescrits par des « professionnels » n'exerçant pas dans le circuit médical "classique" et soumis à moins de contrôle et régulation.
  • Ces traitements sont très souvent prescrits en remplacement des traitements classiques.
  • Les malades peuvent être tentés d'interrompre leurs traitements mis en place par des équipes compétentes et prennent le risque de voir leur maladie s'aggraver.
  • Ces traitements n'ont pas fait la preuve de leur efficacité et sont souvent considérés par leurs prescripteurs comme "les seuls traitements efficaces".
  • Seuls des témoignages très favorables de personnes « guéries » ou qui « ont entendu parler de guérisons chez une amie d'une amie d'une amie... » entretiennent le mythe de l'efficacité de ces traitements
  • Nous ne citerons pas ici toutes ces techniques, mais nous allons vous donner quelques indices fondamentaux pour ne pas vous engager dans des directions aux conséquences dramatiques.

 

Pourquoi ces médecines ont elles autant de succès?

 Une écoute insuffisante du personnel soignant

  • Les malades éprouvent souvent des difficultés à exprimer leur mal de vivre, leurs souffrances et les difficultés qu'ils rencontrent quotidiennement auprès du personnel soignant, qui par manque de temps le plus souvent ou par une insuffisance de formation, ne peuvent leur apporter suffisamment d'écoute.
  • Même si de nombreux efforts sont effectués, notamment dans l'annonce du diagnostic, les patients sont encore perdus et désemparés quand ils se retrouvent seuls, isolés.

 

Des soins plus « doux », moins agressifs, plus naturels

La majorité des patients sont attirés systématiquement par des traitements naturels qui ne semblent pas avoir d'effets secondaires, ce qui n'est malheureusement pas toujours la réalité. Certaines plantes peuvent entraîner des réactions dangereuses et être contrindiquées avec les traitements anti cancéreux qui sont prescrits.

Une participation plus active des malades

Avec ces traitements, les patients pensent devenir plus impliqués dans le traitement de leur maladie.N'arrêtez pas les traitements qui vous sont conseillés par des équipes compétentes.

L'inquiétude vis à vis des traitements classiques

  • Les échecs de certains traitements et l'absence de guérison définitive inquiète, de manière légitime, les malades.
  • Les « professionnels » de ces « médecines parallèles » profitent de la faiblesse psychologique des malades pour leur proposer , « des techniques révolutionnaires, plus douces et humaines » qui les guériront alors que selon eux, la "médecine traditionnelle" et " ses traitements aux conséquences desastreuses" n'y est pas capable.

 

Conseils avant de prendre certains traitements

  • Ne pas arrêter les traitements proposés par l'équipe pluridisciplinaire qui vous prend en charge
  • En parler avec le médecin : il ne sert à rein de cacher cette réalité. Même si les médecins n'acceptent pas toujours ces traitements, les avertir vous évitera certaines déconvenues aux conséquences parfois préjudiciables.
  • Ne croyez pas coûte que coûte tous ceux qui vous disent qu'ils ont guéri grâce à "ce traitement miraculeux". prescrit. Rappelons que les traitements conseillés par les cancérologues font l'objet de nombreuses études…
  • N'achetez pas sur internet, car vous risquez d'obtenir des produits dangereux pour votre santé
  • Faire preuve de grande prudence lorsque vous entendez ce type de phrases : « il a prit ce traitement, ça a marché, il est guéri… et il avait tout arrêté , ça ne servait à rien et ça l'empoisonnait»
  • Tentez de reconnaître une personne capable d'exploiter des malades, fragiles et vulnérables, prêts à suivre le ou les personnes qui leur promettraient une guérison.

 

Quelle attitude les médecins doivent-ils adopter ?

 

Le corps médical ne doit pas écarter systématiquement ces médecines complémentaires qui peuvent aider les malades s'ils sont bien encadrés.

  • Les convaincre avant tout de ne pas arrêter les traitements conseillés par l'équipe médicale.
  • Répondre aux questions des patients souvent décidés à prendre ces produits coûte que coûte et leur faire prendre conscience qu'ils peuvent parfois présenter un danger…
  • Tentez de connaître les méthodes et leurs effets secondaires et dangers
  • Faire preuve de souplesse. L'objectif étant de pouvoir suivre régulièrement le patient et d'essayer qu'il n'arrête pas les traitements médicaux en cours.


Pour en savoir plus: "Patients, tout ce qu'on vous cache"du Dr Pierrick Hordé et Claire Gabillat( Editions Flammarions)

 

Source : le site "Santé Médecine"

 

L'utilisation des médecines alternatives par les gens atteints de cancer

 

Une entrevue avec Anne Leis, Ph. D., épidémiologiste, membre du Cancer and Complementary and Alternative Medicine Research Team.

L'utilisation des médecines alternatives par les gens atteints de cancerSelon une enquête effectuée de 1998 à 2000 auprès de 2 064 personnes, par l’équipe du Cancer and Complementary and Alternative Medicine Research Team (CCAM), 43 % des Canadiens atteints de cancer utilisent les approches complémentaires de santé.

 

Nous avons rencontré l’épidémiologiste Anne Leis, Ph. D.1, de l’Université de la Saskatchewan (Canada), lors du récent Symposium d’Exeter. Elle nous parle de l’attitude des patients atteints de cancer (et de celle des médecins qui les soignent) envers les médecines alternatives et complémentaires (MAC).

 

PASSEPORTSANTÉ.NET – Selon les données de votre recherche2, au Canada 43 % des patients cancéreux vont inclure les MAC dans leur plan « personnel » de traitement. Que sait-on des approches qui sont utilisées?

Anne Leis – Pour les fins de notre recherche, nous avons regroupé les thérapies utilisées en quatre catégories : les approches à dimension biologique et corporelle (diététique, phytothérapie, massage, etc.), les approches corps-esprit (par exemple, visualisation et hypnothérapie), les approches énergétiques (Reiki, toucher thérapeutique, Médecine traditionnelle chinoise, etc.) et les approches liées à la spiritualité (rituels, spiritualité).

Les approches à dimension biologique (vitamines, suppléments, plantes, etc.) sont de loin les plus utilisées, dans une proportion de 80 %. Les autres types d’approches ne sont utilisés que par 20 % des patients. Par contre, 10 % vont utiliser exclusivement des approches autres que celles qui touchent la dimension biologique.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Ces patients informent-ils leur médecin qu’ils ont inclus des MAC dans leur plan de traitement?

Anne Leis – Plus de 70 % des utilisateurs nous ont dit qu’ils avaient discuté de thérapies complémentaires avec un professionnel de la santé. Par contre, un tiers d'entre eux ne leur ont pas révélé qu'ils en utilisaient et 19 % n'en ont ni discuté avec leur médecin, ni mentionné qu'ils les utilisaient.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Une recherche récente a démontré que les patients cancéreux utilisant des MAC semblent se fier avant tout à leur intuition pour faire leur choix. N’est-ce pas un peu inquiétant?

Anne Leis – Comme chercheurs et professionnels de la santé, nous sommes à la recherche de données probantes permettant d’établir un lien de causalité entre une approche ou un produit et un effet thérapeutique souhaitable. Dans le cas des patients, la recherche à laquelle vous faites référence3 démontre que les données scientifiques n’arrivent qu’en quatrième position, après l’intuition, la méthode essai-erreur et les « avis experts » de leurs connaissances et des revues populaires. Les critères guidant leur choix sont donc très différents.

L’enquête que j’ai effectuée a démontré que les parents et les connaissances étaient de loin la première source d’information utilisée par les patients. On nous disait souvent : « Mon voisin a eu un cancer, il a pris ceci et ça a marché pour lui. Alors je l’ai essayé aussi. » La décision est toujours en relation à l’expérience personnelle de quelqu’un qui est proche du malade.

Notre recherche a aussi démontré que si les gens utilisaient des approches complémentaires antérieurement à leur cancer, ils étaient trois fois plus susceptibles de les utiliser que des gens qui n’étaient pas des utilisateurs de MAC avant leur maladie. Les conseils de gens qui avaient déjà bénéficié des thérapies complémentaires dans le traitement de leur cancer sont le second facteur en importance pour les utilisateurs de MAC.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Peut-on dire que les patients atteints de cancer sont crédules et manquent de sens critique?

Anne Leis – Pas du tout. On leur a demandé s’ils croyaient que les gens qui utilisaient des MAC étaient naïfs, s’ils pensaient que les praticiens des MAC pouvaient offrir des traitements bénéfiques et s'il y avait des charlatans dans ce domaine. Il est vrai que ceux qui pensaient que les MAC ont un fondement scientifique et une valeur réelle étaient beaucoup plus susceptibles de les utiliser que ceux qui doutaient de ce fondement. Autrement dit, la croyance (au sens neutre du terme) dans le caractère scientifique des MAC est un important facteur de choix. Mais d'autre part, les répondants reconnaissaient aussi que les MAC peuvent aussi englober des approches non fondées ou des praticiens sans qualification digne de ce nom.

Il y a plusieurs choses à considérer. On sait, dans une certaine mesure, pourquoi les gens se tournent vers les MAC, mais cette question mérite certainement d'être approfondie.

Les gens atteints de cancer veulent mettre toutes les chances de leur côté. Ils veulent avoir le sentiment de contrôler un peu leur maladie et augmenter ce contrôle. Ils veulent s’assurer que leur système immunitaire fonctionne de manière optimale. Et ils sont prêts à faire des changements à long terme dans leur style de vie en introduisant vitamines, massage, yoga, relaxation, etc. Il y a donc une volonté de recentrement et de reprise en mains de leur vie. Les MAC font partie de ce changement.

La recherche d’espoir est évidemment importante. Les MAC sont perçues comme quelque chose qui va redonner des forces et aider à remonter la pente. Les utiliser est une bonne raison d’espérer une amélioration des choses.

La relation avec un praticien qui a le temps d’écouter, de renvoyer le patient à lui-même est également un élément important. Il y a quelque chose de thérapeutique dans la relation même patient-praticien.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Plusieurs recherches de grande qualité indiquent que les MAC peuvent être bénéfiques en tant que traitements complémentaires aux traitements conventionnels. Peuvent-elles être intégrées aux plans de traitement?

Anne Leis – Notre recherche a démontré qu’un peu plus de 9 % des gens atteints de cancer ont refusé, à un moment ou un autre, un traitement conventionnel. Mais on ne sait pas vraiment si les traitements MAC prolongent la survie des patients.

On sait qu’un patient qui se sent en contrôle, qui a une attitude positive et qui fait face à la maladie va survivre plus longtemps. En ce sens, les MAC devraient logiquement favoriser la survie des patients. Mais les oncologues craignent toujours les interactions négatives possibles entre les produits naturels et leurs traitements. Pour cette raison, à peu près toutes les lignes directrices des protocoles de traitement demandent aux patients de ne pas prendre de produits naturels pendant qu’ils sont sous chimiothérapie.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Retrouve-t-on ces lignes directrices dans tous les pays? Par exemple, en Allemagne?

Anne Leis – Je ne crois pas. Les centres de traitement du cancer en Allemagne proposent une panoplie de traitements. Ils savent ce qu’ils recommandent et ils ont déjà une bonne expérience.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Quelle est la mission du Cancer and Complementary and Alternative Medicine Research Team?

Anne Leis – L’objectif de cette équipe multidisciplinaire interprovinciale est d’évaluer l’impact des thérapies alternatives et complémentaires dans toutes les phases du traitement et de la prévention du cancer, dans le but ultime d’améliorer la prise en charge et la qualité de vie des individus et avoir un impact sur les communautés.

Nous avons deux types d’activités. Nous faisons d’abord des études contrôlées randomisées sur les traitements complémentaires du cancer. Le second volet est le transfert des connaissances en MAC vers les professionnels de la santé (médecins, infirmières, physiothérapeutes, etc.). Nous essayons aussi de développer la capacité de recherche en formant de jeunes chercheurs. Notre groupe les aide à formuler les projets, à préciser la méthodologie, etc.

Nous essayons particulièrement de travailler avec des oncologues sur des sujets qui les intéressent en pratique. Par exemple, un oncologue m’a approchée en me disant que 60 % de ses patients souffraient de fatigue et qu’il n’avait absolument rien à leur proposer. Il souhaite donc que nous fassions de la recherche sur des approches psychosociales et des approches complémentaires. Il est prêt à faire des essais cliniques sur ce que nous lui proposerons.

PASSEPORTSANTÉ.NET – Que lui recommanderiez-vous d’étudier?

Anne Leis – Le ginseng par exemple. Nous avons formulé un projet de recherche qui est actuellement en attente de financement. Ce n’est qu’une étude et un produit, mais des études préliminaires ont démontré que le ginseng entraîne une réduction de la fatigue et il y a de sérieuses raisons de croire qu’il peut être bénéfique aux patients cancéreux. Il mérite certainement des recherches plus poussées.

 

Christian Lamontagne - PasseportSanté.net

 



03/10/2012
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