Luc Montagnier : « Les Combats de la vie »
Livre : Le coup de pied dans la fourmilière « LES COMBATS DE LA VIE »
De Luc Montagnier, avec la collaboration de Dominique Valard
JC Lattès, 2008, 335p., 19 €
Voici un livre qui surprendra le lecteur. Sous une apparence calme et peu loquace, Luc Montagnier, aujourd’hui âgé de 76 ans, sait être direct, sévère et iconoclaste. Bien connu en France pour avoir été le codécouvreur du premier virus du sida (VIH- 1) à l’Institut Pasteur, le président de la Fondation mondiale recherche et prévention sida livre, dans cet ouvrage, un sentiment critique sur la recherche biomédicale, la pratique de la médecine et surtout l’attente des malades. Il fait part de ses doutes, de ses révoltes et de ses propositions, parfois osées. Partant de ses domaines de prédilection – les virus et le syndrome d’immunodéficience acquis (sida) -, il passe en revue toutes sortes de pathologies, des maladies infectieuses (grippe aviaire, Sras) jusqu’aux cancers en passant par les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) et les troubles dus à l’environnement (ondes des téléphones portables, alimentation).
Car selon lui, tous ces dysfonctionnements ont un point commun : le stress oxydant, probablement dû à la présence d’agents pathogènes plus ou moins endormis et prêts à se réveiller à la moindre immunodépression. Le stress oxydant, c’est ni plus ni moins un état de déséquilibre biochimique au cours duquel se forment des molécules oxydantes – les radicaux libres – qui s’attaquent aux protéines, ADN et autres composants cellulaires. À l’instar de la rouille qui ronge le fer. Le médecin préconise donc de stimuler le system immunitaire et les défenses antioxydantes. Au moyen de médicaments classiques, certes, mais aussi de substances issues de « médecines alternatives », tels l’extrait de papayer fermenté et le gluthation, qu’il avait donnés au pape Jean Paul II alors que celui-ci souffrait d’un parkinson et était très immunodéprimé, et dont il pense qu’elles lui ont été utiles. Révolté contre « les tendances réductionnistes et conservatrices, encore trop fréquentes dans le corps médical », le pastorien
rend hommage à Mirko Beljanski ce biologiste qui préconisant l’usage d’une plante tropicale comme traitement anticancéreux, a vu sa carrière brisée. Idem pour l’homéopathie : « Comment peut-on affirmer si catégoriquement que cette médecine ne présente aucune efficacité simplement parce que nous ne sommes pas en mesure de l’expliquer ? » À propos du sida, le chercheur rappelle que la prévention s’appuie sur « l’abstinence, la fidélité et le préservatif » que la « trithérapie est une solution provisoire » que « pour le vaccin préventif, on a tout essayé », et que la solution du vaccin thérapeutique passe par « le protocole
Montagnier » combinant une trithérapie et un traitement antioxydant. « Un tel vaccin pourrait être mise au point en trois ans au plus », dit-il, regrettant que les bailleurs de fonds ne s’intéressent qu’au vaccin préventif. Au final, un livre d’autant plus intéressant qu’il n’est pas fréquent qu’un membre des Académies des sciences et de médecines, lauréat du prix Lasker (considéré par beaucoup comme l’antichambre du prix Nobel de médecine), donne un tel coup de pied dans la fourmilière.
Denis Sergent (article paru le 24 juin 2008 dans le magazine LA CROIX)
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