Particules fines, voir très fines.
FRANCE INFO :
L'agence régionale Airparif et Météo-France ont indiqué que le seuil d'alerte aux particules fines devrait être dépassé ce jeudi. Ce sera le quatrième jour consécutif que la pollution, à Paris et en Île-de-France, atteint des niveaux qui entraînent un déclenchement de mesures. Du jamais vu depuis 2007.
Paris et l'Île-de-France devraient dépasser jeudi le seuil d'alerte aux particules fines pour la 4e journée de suite. C'est une première depuis 2007, année qui avait institué la surveillance des particules fines par l'arrêté interpréfectoral du 3 décembre.
La région Rhône-Alpes était également concernée, ainsi que les Bouches-du Rhône, le Vaucluse, l'Oise et localement en Haute-Normandie.
M Planète :
En Ile-de-France, la préfecture de police a instauré une baisse de 20 km/h sur toutes les routes où les vitesses maximales sont supérieures ou égales à 80 km/h et a notamment appelé à « limiter l'usage des véhicules diesel non équipés de filtres à particules », ainsi que « les transports routiers de transit ». Les feux de cheminée en foyer ouvert sont interdits et il est demandé à la population de« privilégier les activités calmes ».
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Le niveau d'alerte est déclenché pour les PM 10 (particules au diamètre inférieur à 10 microns) à partir d'une concentration de 80 microgrammes de particules par mètre cube d'air. Ce seuil signifie qu'une « exposition de courte durée présente un risque pour la santé de l'ensemble de la population ou de dégradation de l'environnement, justifiant l'intervention de mesures d'urgence », expliquait lundi Airparif, l'agence régionale pour l'Ile-de-France, alors que le seuil d'alerte était déjà atteint et sera maintenu mercredi.
ETC, ETC. Voici ce que nous diffusent "les médias" en ce moment, ces mêmes médias qui nous ont et continuent à nous faire de la pub pour acquérir des véhicules diesels en vantant leurs mérites.
Bon "ils" ne polluent plus, nous le savons tous car "ils" ont des filtres magiques. Alors pourquoi ai-je regardé un documentaire, toujours sur les mêmes médias, qui donne toutes les preuves que les tests sont faits pour nous "enfumer" ?
Pourquoi des industriels ayant axé leur politique financière dans un domaine où "les Français étaient les plus compétents", le diesel, renonceraient-ils aujourd'hui sans sourcilier à cette manne ?
Auto.com nous dit :
Technologie diesel propre |
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Le Nouvel Observateur :
Le cafouillage sur une augmentation de la taxation du diesel a déclenché la colère des écologistes qui dénoncent un nouveau "renoncement" du gouvernement. Jean-Marc Ayrault appelle maintenant "à garder son calme" : "Je pense qu'il ne faut pas se plaindre avant d'avoir mal. Ce que nous partageons avec les écologistes, c'est une ambition pour réussir la transition énergétique", a martelé le Premier ministre jeudi 12 septembre. Du côté de la Fondation Nicolas Hulot, le porte-parole Matthieu Orphelin recentre le débat tout en rappelant le gouvernement à ses engagements.
Une telle levée de bouclier sur la taxation du diesel, ce n'est pas un peu fort ?
- Pour nous, la question de la fiscalité du diesel représente un enjeu de santé publique majeur. On espère que c'est aussi le cas pour le gouvernement. Alors il y a effectivement eu des cafouillages mais au fond, c'est quoi la question ? C'est uniquement celle d'un rattrapage ou pas du diesel. Pour le rattrapage, il y a deux scénarios sur la table : un centime d'euro par litre et par an ou deux centimes d'euros par litre et par an. Qu'est-ce que ça fait pour un ménage à la fin de l'année ? Ça fait moins de trois euros, non pas par mois mais par an ! On discute de trois euros par an ! Il ne faut donc pas raconter n'importe quoi sur le pouvoir d'achat.
Alors pourquoi cette absence de pédagogie de la part du gouvernement ?
- De l'extérieur, on voit que ce rattrapage est inévitable. L'écart actuel est injustifiable. Il faut effectivement faire de la pédagogie. Il faut annoncer le plan dans le temps : le rattrapage doit se faire progressivement. Dans le même temps, il faut accompagner les ménages qui en ont vraiment besoin avec une prime à la conversion du parc. Nous proposons une prime pour aider ceux qui ont un vieux véhicule diesel polluant mais sous condition de ressources, une prime sociale et écologique.
Les nouvelles voitures diesel, équipées des nouveaux filtres à particules, pourraient-elle entrer dans ce dispositif ?
- Ce qui est important, c'est que le véhicule respecte les normes d'aujourd'hui. C'est un ordre de grandeur qui peut aller jusqu'à mille pour un véhicule qui à plus de dix ans. Des gains très importants ont été faits au cours des dernières années.
Avec les nouveaux filtres, le diesel serait ainsi au même niveau que l'essence sur les particules fines !
- Donc il doit être taxé pareil ! Mais, surtout, il faut aider à sortir les vieux véhicules diesel du circuit. Bien souvent, les ménages qui ont les véhicules diesel les plus anciens sont les familles qui n'ont pas les moyens de le faire. Et n'oublions pas qu'un moteur d'aujourd'hui consomme deux fois moins qu'in moteur d'il y a dix ans. Ce combat de la fiscalité est d'abord un combat pour la santé mais aussi une question de justice sociale.
Comment fonctionnerait socialement cette "prime" ?
- Si vous augmentez de un centime le diesel, vous avez tout de suite 300 millions d'euros que vous pouvez redistribuer immédiatement et intégralement vers les ménages les moins aisés. Bien accompagnée, l'évolution de la fiscalité peut être sociale.
Le couac sur la taxe diesel rappelle les reproches de Delphine Batho à l'égard d'un gouvernement qui ne tient pas ses promesses en matière environnementale...
- S'il s'avère que le gouvernement ne fait rien sur le diesel, ce sera inacceptable. Devant l'enjeu de santé publique, l'enjeu de changement climatique, l'enjeu financier aussi puisque cette aide coûte 7 milliards d'euros par an à l'Etat, ne rien faire serait tout simplement inadmissible. Le gouvernement ne doit pas oublier que les parlementaires socialistes ont voté à l'unanimité voici moins de quatre mois une résolution à l'Assemblée nationale pour une introduction de la fiscalité écologique dès 2014 ! Une résolution votée y compris par ceux qui, aujourd'hui, disent qu'il ne faut rien faire sur le diesel…
Comment sortir de cette situation ?
- Sur un sujet comme la fiscalité écologique, nous demandons au gouvernement d'adopter une stratégie globale. Il faut un texte progressif qui permette aux différents acteurs d'avoir de la visibilité. Les annonces dans tous les sens font oublier que, si elle est bien faite, la fiscalité écologique peut être bonne pour le pouvoir d'achat. Le président et le Premier ministre doivent reprendre la main sur ces questions et respectent les engagements pris il y a un an. On va discuter de ça dans les jours à venir. La conférence environnementale ne se passera bien que si le gouvernement a clairement exposé sa stratégie d'ici là. Il est temps de passer du discours aux actes.
Propos de Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, recueillis jeudi 12 septembre par Louis Morice - Le Nouvel Observateur
Le diesel, une "gigantesque bombe à retardement" sanitaire ? C'est ainsi queBruno Guibeaud, président d'Europe qualité expertise (EQE), évoque le danger des particules fines produites notamment par les moteurs diesel – qui concernent deux tiers des véhicules en circulation en France. Cité par Le Parisien, l'expertautomobile l'affirme : "Les particules fines et gaz NOx [oxyde d'azote] tuent tous les jours." L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avance le chiffre de 42 000 décès par an en France liés aux seules particules fines.
Alors que les alertes à la pollution se multiplient – en 2011, la Commission européenne a d'ailleurs assigné la France devant la Cour de justice pour manquement aux règles de l'UE en matière de qualité de l'air – , tour d'horizon des enjeux de cette question de santé publique :
- Une urgence reconnue
La nocivité des particules fines est, selon Olivier Rigeaud, connue "depuis toujours" par les constructeurs et pouvoirs publics. Et les chiffres de l'OMS ne sont pas nouveaux : ils datent d'une évaluation réalisée en 2005, dans le cadre dela directive européenne sur la qualité de l'air publiée en 2008. Les études sur ces particules fines (PM2,5), dites "respirables" du fait de leur diamètre inférieur à 2,5 micromètres, sont d'ailleurs abondantes. Dans un avis en 2009, notamment, l'Agence française de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail (Afsset) évoquait déjà "l'impact sanitaire des particules dans l'air (...) dès des niveaux moyens de pollution".
Cela fait ainsi presque deux ans que le gouvernement tente de régir l'émission de particules fines dans l'atmosphère, via le plan Particules. D'ici à 2015, son objectif est le suivant : réduire de 30 % les concentrations moyennes de particules fines dans l'atmosphère.
- Le diesel, un responsable parmi d'autres
Professeur à l'université Paris Diderot, Francelyne Marano confirme que les particules fines émises par les moteurs diesel représentent un enjeu de santé publique. Celles-ci ont souvent un diamètre inférieur à 1 micromètre : très fines, elles pénètrent donc plus facilement dans l'appareil respiratoire. "Ce sont des grappes de très petites particules qui s'agrègent entre elles. Les particules finessont des résidus d'une combustion incomplète au sein des moteurs diesel", explique la toxicologue. Mais réagissant aux données de l'OMS, la toxicologue insiste sur le fait "que nous ne pouvons pas être absolument certains que ce sont des particules diesel qui sont responsables de ces [42 000] morts".
En effet, les chiffres de l'OMS évaluent l'impact total des particules fines liées à l'activité humaine. Le diesel, mais aussi d'autres facteurs comme la combustion de bois, les incinérateurs, les fumées d'usine ou le chauffage urbain sont responsables de l'émission de particules fines.
- Quels sont les effets sur la santé, et qui est exposé ?
M Santé :
Les risques sanitaires liés à ces particules sont multiples. A court terme, "le dépassement des seuils limites de particules dans l'atmosphère provoque une augmentation de crises d'asthme, de rhinites ou de maladies bronchiques",estime le Pr Francelyne Marano. Autre conséquence : "Une augmentation des maladies cardio-vasculaires, dont les infarctus." Christophe Declercq, épidémiologiste à l'Institut national de veille sanitaire (INVS), le confirme : les particules fines ont avant tout un impact sur l'appareil cardio-vasculaire. "Cela contribue à un vieillissement prématuré", précise l'épidémiologiste de l'INVS.
Mais quand il s'agit de pollution liée aux particules fines, les effets ne touchent en général "qu'une partie de la population", selon la toxicologue : ceux ayant "déjà des problèmes", tels que des allergies respiratoires, des bronchites chroniques, de l'asthme ou des maladies cardiovasculaires.
- Risques cancérigènes : faut-il s'inquiéter ?
A long terme, l'ensemble des particules fines peut provoquer des cancers bronchiques et pulmonaires. Selon l'Institut national du cancer, elles représentent"l'un des principaux facteurs de risque sanitaire lié à la pollution de l'air", elles entraînent une hausse des cancers.
"Mais ces augmentations sont quand même faibles", relativise Francelyne Marano. "Il faut rappeler que la première cause de cancer du poumon, c'est la fumée de cigarette." Et les plus exposés sont les personnes "souvent sur la route, chauffeurs routiers et agents de circulation", précise la toxicologue.
Un constat suivi par Christophe Declercq : "Il est sûr que par rapport à la cigarette, cela n'a rien à voir", réagit-il.
- Particules fines et amiante, même gravité ?
Dans son entretien au Parisien, Bruno Guibeaud affirme que le danger des particules fines équivaut, en termes de santé publique, au scandale de l'amiante. L'est-il vraiment ? "L'amiante est une fibre qui peut donner lieu à des cancers très particuliers : les cancers de la plèvre sur le long terme, essentiellement chez les travailleurs exposés, précise Francelyne Marano. C'est donc très différent de l'exposition aux particules diesel."
"Pour nous, toxicologues, cette association entre amiante et diesel n'est pas pertinente", réagit-elle. Epidémiologiste, Christophe Declercq tient la même position : "On n'est pas dans la même dimension, les situations n'ont pas grand-chose à voir", insiste-t-il.
Selon lui, amiante et particules fines ne sont pas comparables, tout simplement du fait que le premier problème avait des aspects "cachés", contrairement au deuxième, "dont on parle régulièrement", reconnaît-il. En France, les particules fines sont en effet mesurées depuis 2000.
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