expression de vie

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Ma meilleure Amie

 "Je suis contente que tu ailles bien mais nos chemins respectifs sont désormais différents. Je ne souhaite pas poursuivre notre relation. Ne m'écris plus, je ne te répondrai pas." 

 

La seule "chose" dont j'étais certain dans le passé est que ma meilleure amie viendrait de suite me visiter en cas de "tempête".

 

 La tempête est arrivée ... elle n'est pas passée ... la tempête si ! 

 Juste une "putain de petite fois" au cours de ces 3 années difficiles, afin que l'on rigole un bon coup ensemble en prenant une coupe de Champagne et en mangeant un   gâteau.  c'est tout !

 Je n'ai de regret que cet instant qui n'aura jamais lieu. 

 

 

Je publie aujourd'hui ce petit texte rédigé sur l'instant sous le coup de l'émotion, adressé à l'époque, comme vous l'aurez compris, à l'intention de ma « meilleure amie » et jamais envoyé.

Mon désir étant ici de verbaliser afin "d'exorciser" ce vécu douloureux. Mettant "hors de moi", par des mots (et non des maux), "l’énergie" de la blessure alors ressentie et surtout le refus, par l'intéressée, d'une quelconque possibilité de dialogue.

 

Blessure « narcissique » diraient les psychanalystes, ce qui serait, me semble-t-il, quelque peu réducteur en regard de la valeur objective et subjective d’une telle relation.

 

Que "Dieu me pardonne" le fait qu'il s'agisse peut-être aussi en partie, pour être totalement honnête, d'une plus sombre motivation, telle que celle d'un odieux sentiment mettant en scène ce que l'on pourrait qualifier de "règlement de compte".

 

Je le fais également en pensant à tous ceux qui traversent ou s’apprêtent à traverser une épreuve de ce genre. 

 

Ces propos peuvent au moins permettre de réfléchir à cette situation, sinon de s'y préparer, de lâcher prise. Ils donnent une piste sur la probabilité insoupçonnable et insoupçonnée que, dans la tourmente, la fragilité et la vulnérabilité de l'instant, il est bon de s'attendre au fait que ceux sur qui l'on pense le plus pouvoir compter ne soit pas en mesure d’être présent.

 

Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne veulent pas l'être, mais simplement qu'ils ont peur de l'être, qu’ils ne peuvent pas l’être. Ils ne comprennent simplement pas toujours que l'on puisse parfois passer par des phases d'agressivité ou de confusion "nécessaires"; que ces dernières ne sont en rien dirigées à leur encontre, mais simplement des réactions à devoir, dans l'urgence, intégrer un bouleversement émotionnel, psychique, corporel et spirituel intense.

Ce n'est je l'admets pas chose facile. Surtout lorsque l'on est encore, souvent sans l'admettre, profondément enraciné dans l'ego. Ceci reste un piège pour tous "chercheurs" qui se pensent sincèrement sur "un chemin spirituel", j'en sais quelque chose. Beaucoup font de leurs pratiques une sublimation de leurs névroses (en particulier celle dite obsessionnelle) qui trouvent dans certains rituels répétitifs un soulagement à leurs l'angoisses. Cet état d'apaisement constaté, bien concret, les amène à penser "être" sur la "bonne voie", alors qu'ils ont simplement remplacé un TOC que je pourrais qualifié "d'ordinaire" par un autre bien plus difficile à reconnaître, à démasquer.

 

Passé le choc "du sol qui se dérobe sous mes pieds", devoir, alors que je n’avais pas encore "repris pieds", en subir un second semblant aussi "injuste" était alors  pour "mon petit moi anéanti" totalement inconcevable.

 

Voici en quelques mots mon ressenti passé face aux sentiments d'abandon, de désespoir, d’injustice et d’incompréhension symbolisés par ce que je considérais comme la fuite de celle en qui j’avais aveuglément confiance. Le pire ayant été un refus catégorique d'un quelconque dialogue.

En fait avec le recul je me suis aperçu de la fragilité psychologique de mon amie qui c'est réfugiée dans une spiritualité réconfortante, rassurante évitant toute remise en question. Reste alors un schéma binaire, "le bien et le mal", j'étais passé du côté du mal et donc condamné au rejet.

"Tu pense tout régler avec des mots" ? Cette petite phrase écrite en guise d'adieu signifiait beaucoup de "choses" et je n'ai pu lui répondre: "Non pas tout, mais du moins "une partie". Nous avons tout deux "fait un chemin thérapeutique" et connaissons l'importance des mots, de s'exprimer en toute sincèrité à condition de respecter l'autre.

 

Aujourd'hui cette "douloureuse expérience" est toujours en cours d’intégration. 

 

2015, le temps a passé.

Le silence de mon amie a été bien plus intensément douloureux que l'annonce de mon cancer.

"Incroyable" demeure le mot qui exprime le mieux cette expérience.

J'accepte et intègre la réaction de mon amie mais après mûres méditations ne peux de mon côté agir sur l'énergie engagée en cette relation, elle me dépasse tout simplement.

L'amitié "Est", mon ego peut vouloir l'éradiquer, mais elle n'est pas du domaine de la psychologie.

2016, l'amitié est plus forte que tout ...

2018, l'amitié a triomphé, mais pour cela il a fallu une autre épreuve celle de la maladie de mon amie. 

 

 

 



13/10/2012
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